Extrait d’un article de 2 pages, par Jean Moreau, avec photos.
A la fin du XVIIIe siècle, il est estimé que 90 000 moulins, à eau et vent, sont en activité en France.
1809 : Dans le département de Vendée, 1 724 moulins recensés, dont 1 219 à vent et 505 à eau. Soit un moulin pour 155 habitants.
1840 : En France 42 000 moulins à eau et à vent recensés, dont 5% en Vendée, soit environ 2 000 moulins (1 350 à vent, 650 à eau).
1862 : 540 moulins à eau en Vendée, dont 95% de roues verticales entrainant plus de 1 000 paires de meules de silex.
1899 : 412 moulins à eau en Vendée, soit 2500 kW utilisés. Sur ces 412 moulins à eau, 389 soit 95% travaillent pour l’industrie alimentaire (région à blé). Sur toute la vallée de la Sèvre Nantaise, en plus de 98 moulins à farine, on recensait :
- – 3 Blanchisseries
- – 14 filatures
- – 22 papeteries
- – 39 Foulons
- – 2 Forges
- – 10 Tanneries
1929 : 284 moulins eau et vent à blé en Vendée quelques années avant les lois sur le contingentement de 1936, soit
- – 171 minoteries à cylindres.
- – 35 minoteries à meules.
- – 78 petits moulins à eau et à vent.
En 90 ans, entre 1840 et 1929, ce sont plus de 1 900 moulins qui cessent leur activité en Vendée. Malgré 7 siècles d’existence et de patient perfectionnement, on assiste à un démantèlement de 85% de ce patrimoine artisanal, au profit d’unités de production de plus en plus importantes grâce à l’arrivée de nouvelles énergies (vapeur, électricité, pétrole) et à l’amélioration considérable des performances de l’outillage de meunerie dès la fin du XIXe siècle, alliés aux nouveaux moyens de transport des céréales et farines. Enfin l’ère industrielle de la production de farine par l’intermédiaire des minoteries bat son plein au début du XXe siècle. En l’an 2000 : 17 unités de production sont officiellement référencées et contingentées en Vendée, dont 5 utilisent des meules de silex (moulins de Nieul, Chateauneuf, Rairé, Ecornerie, Suire).
Voilà dressé le tableau du patrimoine des moulins de notre département, tel qu’il se présentait lorsque nous avons constitué l’AVAM. Une vraie question : Sauvegarder et restaurer des moulins pour quoi faire, pour quel avenir en termes d’intérêt ?