Par Yves Contant
Le moulin à vent de Templemars, dont nous pouvons suivre l’histoire à partir de 1388, était un moulin-tour. C’est jusqu’à présent le seul moulin-tour flamand du XIVe siècle, avec celui de Seclin, qui, lui, apparaît en 1389 dans les comptes de la châtellenie de Lille.
Les plus anciens moulins-tours des régions frontalières de la mer du Nord et de la Manche ont laissé peu de traces dans les archives. En 1264 déjà, l’abbaye de Jumièges possédait un moulin de pierre au-delà de la Seine, à Hauville (Eure), moulin qui a survécu et qui a été fort bien restauré récemment par l’ARAM Haute-Normandie. L’allusion de 1264 est bien isolée, cependant, car les années suivantes le bâtiment est simplement nommé « moulin ». Il faut attendre le milieu du XVIe siècle pour que le scribe ajoute de nouveau le complément « de pierre ».
Le premier texte détaillé concerne l’érection en 1294-95 d’un moulin‑tour au château de Douvres (Angleterre) Un second texte rapporte plus en détail les divers travaux qui furent exécutés au moulin : nous savons que la construction dura au moins deux ans (les travaux furent suspendus pendant l’hiver), nous connaissons le nom du maître-maçon, le nombre d’ouvriers, etc. mais, le rouleau étant incomplet, nous ignorons la structure interne de l’édifice ainsi que son éventuel système de mise au vent.
Un texte de 1382, à peu près contemporain donc de ceux de Seclin et de Templemars, qualifie le moulin de Geervliet (Hollande-Méridionale, Pays-Bas) de stenen molen (moulin de pierre).
Article de 7 pages avec croquis et photos