Le département de l’Ain fait partie de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes et, bien qu’il soit le premier (il porte le numéro 01), peu de Français le connaissent et savent le situer. C’est un département à la fois rural et industriel. Mais il est aussi riche de son patrimoine culturel et de la diversité de ses loisirs : à Bourg-en-Bresse, le monastère royal de Brou et le pôle universitaire, à Nantua le lac, le parc des oiseaux de Villars-les-Dombes, la cité médiévale de Pérouges, les stations de ski du plateau d’Hauteville ou des Monts Jura…
On peut parler des pays de l’Ain tant ses paysages et ses traditions sont divers. Ils sont 4 : au centre, la rivière d’Ain le partage en 2 parties presque égales… et le département lui doit son nom. Nos « pays » : à l’ouest, la Bresse et la Dombes, et à l’est le pays de Gex et le Bugey :
C’est au Moyen âge que remonte l’origine des « pays » de l’Ain : la Dombes, le Bugey et la Bresse étaient dominés par de puissantes familles nobles tandis que se créaient de grands monastères, telles les chartreuses ou l’abbaye bénédictine d’Ambronay. Progressivement les comtes de Savoie étendirent leurs possessions jusqu’au début de la Renaissance, où l’on vit des familles princières résider dans l’Ain : Marguerite d’Autriche ou Louise de Savoie, mère de François Ier.
L’Ain, pays frontalier, ne devient français qu’en 1601 ! La Révolution n’altère pas les limites de ce territoire et le baptise du nom de la rivière qui le partage du nord au sud, faisant de Bourg, capitale de la Bresse, son chef-lieu. Le XIXe siècle ne vient guère bousculer l’image rurale de l’Ain mais l’extension du réseau ferré vers Lyon, Genève, la Savoie et la Bourgogne donne du dynamisme aux échanges. Au XXe, tandis que la position de carrefour du département se confirme, l’industrie réalise une percée dans le Bugey et la plaine de l’Ain.
Dès l’après-guerre, l’Ain, situé entre 2 capitales régionales (Lyon et Genève) et à la porte des Alpes, a connu un développement continu. L’essor de la population va de pair avec cette croissance ininterrompue qui est synonyme d’urbanisation en particulier dans la couronne lyonnaise et le Pays de Gex.
Les rivières du département de l’Ain. Le département est traversé par de nombreux cours d’eau au caractère varié : outre l’Ain, la Saône et le Rhône, on y trouve aussi bien de calmes rivières de plaine que de turbulents torrents issus des montagnes du Bugey
L’Ain, prend sa source sur les plateaux du Jura à 750 m d’altitude, et parcourt 185 km avant de rejoindre le Rhône dans le sud de notre département. Son bassin s’étend sur plus de 3 500 km² ; son cours supérieur se déroule dans des gorges aujourd’hui en grande partie noyées par les retenues des barrages, notamment celui de Vouglans. C’est une rivière abondante dont le module, dans sa basse vallée, dépasse 100 m3/s, et irrégulière en raison de la nature de son bassin, composé de plateaux calcaires. Ses crues étaient redoutables avant la construction des barrages : le bas quartier de Pont d’Ain a été dévasté au XVIIe siècle, et la plaine pouvait encore être inondée à l’ouest d’Ambérieu dans les années 1950.
La Reyssouze, rivière de Bresse, prend sa source au pied du Revermont et coule en direction du nord puis de l’ouest avant de se jeter dans la Saône près de Pont-de-Vaux, à l’issue d’un cours de 75 km. Le cours de la Reyssouze a été aménagé dès le Moyen âge par la création de seuils permettant d’utiliser l’énergie : 38 moulins y sont répertoriés
La Veyle est une calme rivière de plaine, nettement plus abondante que la Reyssouze : son débit moyen atteint près de 7 m3/s aux environs de Vonnas. Alimentée en partie par les étangs de la Dombes où elle prend sa source, elle traverse la Bresse dans une large vallée à fond plat, à l’ouest de Bourg, et se divise en 2 bras, la grande et la petite Veyle, avant son confluent avec la Saône près de Pont-de-Veyle.
L’Albarine est une rivière typique du Bugey, plus courte que les précédentes (à peine 60 km de cours) et beaucoup plus rapide : elle prend sa source sur le plateau d’Hauteville à 950 m d’altitude et trouve son confluent avec l’Ain aux environs d’Ambérieu à 220 m. Son cours est marqué par une chute de 115 m, la cascade de Charabotte, par laquelle elle tombe du plateau dans la cluse qui la conduit vers la plaine de l’Ain.
On ne peut clore cette rapide présentation des rivières de l’Ain sans évoquer la Valserine, affluent montagnard du Rhône dans le Haut-Bugey, connue pour ses gorges où elle a creusé des marmites de géant en amont de Bellegarde. Elle desservait une dizaine de sites de moulins à la fin du XIXe siècle, et qu’elle a été le cadre d’une des premières expériences de production hydroélectrique de France, alimentant Bellegarde en courant d’éclairage dès 1884.