L’Association des Amis des Moulins de l’Ain (AMA 01) est affiliée à la Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins (FFAM) et à la Fédération Patrimoine des Pays de l’Ain. Ses objectifs, au niveau départemental, sont la sauvegarde du patrimoine constitué par les moulins, l’aide et le conseil aux adhérents propriétaires, et l’accueil du public en vue de faire connaître les techniques et la mémoire des moulins, notamment grâce aux Journées des Moulins et du Patrimoine où 3 à 7 sites sont régulièrement ouverts. Michel Darniot, propriétaire du moulin Bruno à Jayat, est le président de l’AMA 01 depuis 2007 ; l’effectif de l’association a atteint 100 adhérents[1] en 2016. Une part importante du groupe est formée par les propriétaires de moulins et les descendants des anciens meuniers. La structure de l’association a évolué ces dernières années, les commissions créées à l’origine ayant fait place à des représentants dédiés aux secteurs du département. La publication du bulletin annuel n’a pas connu d’interruption depuis 2000 : une édition de printemps destinée aux visiteurs, une à l’automne distribuée aux adhérents. N’oublions pas, non plus, nos sorties et visites qui nous donnent l’occasion de nous retrouver tout en découvrant des moulins dans le cadre du département ou à proximité.
Le siège de deux associations : le moulin de Cézille à Jayat
L’existence de ce moulin avant 1800 est attestée par la carte de Cassini, dressée en Bresse vers 1765-1770. Situé sur la Reyssouze, le moulin dit de Cézille est devenu la propriété de la famille Gaud vers 1880, mais il n’avait pas le visage qu’il présente aujourd’hui. En 1977, Louis et François Gaud ont arrêté l’exploitation.
Au printemps 2003, le SIVOM de Jayat-Montrevel-Malafretaz, propriétaire depuis 1998 du moulin de Cézille, décidait de confier à l’Association des Amis des Moulins de l’Ain la mise en valeur du patrimoine industriel restant dans les locaux. L’association aurait dès lors la possibilité d’y remettre en place du matériel, recréant ainsi l’univers des moulins d’autrefois dans un but pédagogique et culturel.
La restauration, dirigée par Jean-Paul Comas, a donc commencé dès l’hiver 2003 par la remise en marche d’une première turbine, la plus ancienne, du type « Fontaine », et par l’installation de diverses transmissions (engrenages, poulies), permettant d’entraîner une paire de meules encore en place. L’ensemble a été inauguré lors de la Journée des Moulins 2003. Une deuxième turbine, de type Francis-Dumont, a été remise en service dans les années suivantes.
Mais ce moulin, modernisé dès 1900, était dépourvu de roue. Pour réaliser cet ouvrage, l’AMA 01 a sollicité la collaboration du Lycée Professionnel Alexandre Bérard d’Ambérieu-en-Bugey. A partir d’un avant-projet fourni par F. Vulin, jeune dessinateur industriel, une roue de type « Sagebien »[2], rare dans la région, a été conçue par un professeur de construction métallique du lycée professionnel, M. Courthial, avec ses élèves. Ces derniers ont assuré la fabrication de l’ossature métallique complète de la roue, qui a demandé 2 ans de travail, de 2005 à 2007, le terme du projet a été atteint au printemps 2007.
Une microcentrale…
La remise en état complète de la turbine Francis, construite par les Ets Dumont, envasée et bloquée depuis 30 ans, a été la troisième étape du chantier. Une génératrice a été installée et le premier kilowatt a été produit en janvier 2008. Trois ans ont été nécessaires pour venir à bout de cette restauration avec des moyens financiers limités et au prix d’un travail particulièrement délicat à réaliser.
La turbine entraîne actuellement une génératrice qui produit de l’électricité. Sous une chute de 1,50 m en moyenne, la puissance productible est de l’ordre 10 à 12 kilowatts.
Depuis juin 2012, tous les projets concernant ce moulin sont portés par l’association « La Roue du Moulin Gaud », de même que l’ensemble des manifestations sur le site.
et une scie alternative
Dernière étape de la rénovation du moulin, une scie à lame horizontale a été installée dans la remise attenante au moulin, du côté de la roue. Cette scie à grumes, récupérée en pièces détachées, a été réinstallée avec son cadre en fonte, son chariot, son entraînement par bielle et elle fonctionne en démonstration grâce à un moteur électrique.
[1] Familles et adhérents individuels, le nombre réel d’adhérents est donc bien supérieur à cent.
[2] Alphonse Sagebien (1807-1892), ingénieur civil, Amiens