Ce moulin apparaît peut-être déjà en 1388, signalé « en-dessous » de Lucenay; il pourrait alors avoir été appelé moulin Malas (1401), dit aussi de Moulin ou de Champy. Un moulin appartenant à Guillaume de Champy est mentionné en 1388 à « Uxeau »; le lieu est aussi appelé « Le Battoir ».
Le moulin est visible sur la carte Cassini de 1754, où apparemment on peut même distinguer deux moulins à cet endroit. En 1851, le moulin possède deux roues verticales pratiquement en prolongement l’une de l’autre mais avec chacune sa goulotte, et une roue horizontale pour faire marcher une huilerie. Il y a deux paires de meules pour le grain, cylindre pour l’huile et le pilon pour battre l’écorce. Valeur 18 000, loyer 900. Le moulin est reconstruit avec des engrenages en fonte en 1863, d’où une hausse de ces valeurs: 25 000 et 2 000.
Plusieurs propriétaires se succèdent en 1852, Lazare Lagneau, puis, à partir de 1858, son gendre François Brochot, puis un vicaire de Montceau les Mines, Antoine Brochot. Le moulin d’Usseau est assez important: revenu fiscal net vers 1882: 600 pour la partie moulin, 55 pour l’annexe scierie.
Mais un incendie détruit tout en 1890. En 1891, Claude Vadot y dispose d’un moulin à grain qui lui rapporte le revenu fiscal net de 210 f, et d’une huilerie considérable (16 000); mais celle-ci est incendiée en 1896. Usseau ne produit plus que de la farine: son revenu passe à 1 355 £. Capacité en 24 heures, en 1913: 15 quintaux. Par an: 1 500.
Puis le moulin passe à une forte personnalité, Claude Vadot; il tient le moulin des années face à la concurrence pourtant rude. Hélas, il meurt noyé dans le bief, non sans que son trépas soit entouré de causes mystérieuses. Ses fils Lucien dont un diplôme est encore affiché au moulin, et Roger ne connaîtront pas la réussite; dans les années 50, ce dernier fut plus exploitant agricole que meunier. On dit qu’il vivait avec sa mère dans une seule pièce au sein de l’ancien moulin, et qu’il s’était résigné à vendre la maison en face de celui-ci, qui avait été celle de son père. Il laissa le moulin, vendu aux propriétaires actuels par son frère Lucien, s’éteindre peu à peu. Il en reste une turbine et une roue en fer attaquée par la rouille.