Un moulin typique du XIXe siècle.
Bâti en petit appareil régulier de schiste local, dans une maçonnerie de qualité, le moulin du Tournel est composé d’une seule pièce voûtée en arc plein cintre tout comme la chambre de la roue. Situé sur le cours supérieur du Lot, rive droite, ce moulin aux dimensions modestes (5m x 4,20m environ) est alimenté en eau par un béal large d’un mètre creusé à même le schiste. Sur une longueur de 80m, il dessert le moulin depuis un barrage (peïssiero) de pierres sèches posées en délit. La hauteur de chute est ici de 2,30m. L’eau arrive tangentiellement par un canal appelé « chana ». Une vanne en bois, le « deboujadou » permet de la détourner et de la restituer au Lot.
Faites en grés, les meules (la tournante et la dormante ou gisante) sont toutes les deux cerclées par une frette de fer. L’arbre vertical en bois, de forme légèrement conique, est quant à lui nettement plus large au niveau du moyeu qui porte les augets. Le moyeu et les augets forment ce qu’on appelle « lou roudet » qui fournit l’énergie au moulin en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Le meunier pouvait faire aller son moulin plus ou moins vite, en agissant uniquement sur le débit de l’eau.
La trémie en forme de pyramide renversée repose sur un coffre en bois cylindrique enserrant les meules. Elle reçoit le grain à moudre qui s’écoule ensuite par une ouverture dans les l’auget. Toujours en bois, ici d’une seule pièce, il est suspendu par des cordons et laisse échapper le grain dans l’œillard de la meule situé juste en dessous. Bien qu’à l’arrêt en 1965, il pouvait encore fonctionner à cette époque.
Extrait de « Mende et Lot en Gévaudan, Ses moulins », Pays d’Art et d’Histoire.