Juillet 1997, il pleut comme » vache qui pisse » , nous nous engageons dans un chemin de terre envahi par les ronces et tout juste praticable tant l’eau l’a raviné.
Au détour d’un dernier virage, nous entrons dans une petite cour en herbe : il est là notre moulin ! Même si on ne nous le vend pas comme tel, aucun doute ne peut subsister : le bief à lui seul l’authentifie. Nous l’avons acquis pour son cachet, sa taille humaine, son histoire. Il est là comme un bijou planqué dans un écrin de verdure !
Nous avons fait connaissance ensuite : les trous de boulins sur les pignons dans le fenil lui donnaient son âge (le moyen-âge selon un architecte). Puis nous avons découvert que plus aucun mécanisme n’existait car il n’avait plus été en usage depuis la révolution comme beaucoup de moulins banaux de l’époque. Il avait fait partie des communs du château du village. D’anciens occupants nous ont confié pourtant qu’un mécanisme avait été réinstallé au 19e siècle de façon à produire l’électricité pour la propriété et la ferme voisine appartenant à la même famille (les premiers au village !). Ensuite plusieurs sécheresses auraient eu raison de l’installation…. tout fut démonté.
Nous avons trouvé par la suite, dans une grange encombrée, des vestiges de sa grandeur : un tarare en parfait état, une bascule de meunier avec des poids en pierre, un blutoir, des boisseaux, une jolie roue en fer forgé…. Tant de trésors si précieux…
Un jour notre moulin a manifesté des signes de faiblesse. Il fallut prendre des mesures. C’est ainsi que, pour le sauver, et avec l’aide du département, nous avons créé des chambres d’hôtes et désormais nous faisons partager le bonheur d’y vivre à des gens du monde entier !
Dessin d’Anne Harding
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